L’objet d’un projet entrepreneurial et l’expérience du créateur ne vont pas systématiquement de pair.
Selon notre expérience en accompagnement de startups, il y a 2 situations :
- Les projets « in-situ », où l’expérience de l’entrepreneur est au cœur du projet,
- Les projets « hors sol », sans rapport avec l’expérience de l’entrepreneur.
Dans le premier cas, le porteur connait bien la thématique et les lacunes à l’origine de son projet. Dans le second cas, il découvre l’écosystème dans lequel il va faire évoluer sa future entreprise.
Via cet article, nous revenons sur les ingrédients essentiels pour réussir le lancement d’une startup.
Quelles sont les caractéristiques des projets issus de l’expérience du créateur ?
Une expérience professionnelle conséquente laisse le temps à un futur créateur de se confronter quotidiennement à des problématiques, à des lacunes ou manques sans réponse. Tout part du vécu, d’un besoin réel issu du terrain.
C’est le principal avantage de cette typologie de projet centré sur une expérience forte : le problème existe, il est partagé et n’est pas satisfait.
Ce « trou dans la raquette » est donc une opportunité d’entreprendre.
De surcroît, le créateur possède une bonne vision du champ concurrentiel :
- il a bien souvent identifié, voire testé les solutions disponibles sur le marché,
- il a accès aux solutions de substitution élaborées en interne et répondant partiellement au besoin.
Cette vision de la concurrence s’accompagne généralement d’une bonne culture technique & réglementaire.
Dans ce cas de figure, le porteur de projet a une solide expérience et possède toutes les connaissances cruciales pour façonner et adresser la bonne réponse au besoin.
Il viabilise et rend légitime la solution imaginée. Il sait structurer son business model (voir article sur le business model) et peut envisager la création d’une entreprise.
Qu’en est-il des projets non centrés sur l’expérience du créateur de projet ?
Bien souvent, il s’agit de projets émanant de profils plus néophytes sur le sujet. De fortes convictions, voire une situation vécue ponctuellement remplacent une longue expérience et expertise.
Potentiellement, cela n’enlève rien à la pertinence du problème identifié.
Néanmoins, les connaissances vitales préalables à la création de la startup ne sont pas toujours bien acquises et ne permettent pas toujours d’imaginer la bonne réponse au problème.
Dès lors, il est vital de compenser le manque d’information par des investigations qualitatives :
- étude du besoin, échanges avec les clients potentiels (voir article sur la rencontre avec le client),
- analyse de la concurrence (voir article sur la concurrence),
- état de l’art (consulter le site d’experts du sujet),
- étude du contexte réglementaire et normatif,
- recherche de partenaires (consulter le site d’experts du sujet),
- ,
- …
Selon le profil du/des porteur(s), nous constatons assez régulièrement que ces investigations sont rarement complètes et poussées.
Par exemple, un porteur de projet à profil technique se focalisera naturellement sur le développement de la solution en prenant pour acquis l’existence du besoin ou en oubliant l’avis de son client potentiel.
Il est souvent très frustrant d’identifier un besoin et de ne pas apporter la bonne solution.
Quel est le principal écueil à éviter ?
Notre retour d’expérience montre que les projets centrés sur une solide expérience professionnelle se basent assez naturellement sur un modèle économique BtoB.
A contrario, la plupart des projets émanant d’une expérience personnelle convergent vers un modèle BtoC.
Quoi de plus logique ? Dans nos vies respectives, nous sommes tous susceptibles d’identifier des problèmes sans solutions satisfaisantes.
Cependant, un vécu n’est pas nécessairement une généralité pour le plus grand nombre. Le manque de recul et de représentativité quant au besoin identifié peut s’avérer être assez rapidement rédhibitoire en matière d’entrepreneuriat.
Ceci est d’autant plus vrai pour les projets BtoC qui, pour toucher un large public, seront extrêmement consommateurs de cash.
Dans ce cas, il est vital de redoubler d’effort pour mener toutes les études préalables avec pour objectif de viabiliser le projet et de rassurer l’écosystème : partenaires, incubateurs, financeurs.
En bref, comment sécuriser le lancement de sa startup ?
Si le modèle économique est le réacteur du projet, l’humain et son expérience en sont à l’origine et sont la clé de voûte.
Plus le terreau est fertile, meilleure sera la récolte !
En d’autres termes, si un projet de création est légitimé par une solide expérience, il aura toutes les chances de se développer. A l’inverse, si ce même projet se base sur une expérience ponctuelle, plus néophyte, le taux de survie sera nettement plus faible.
La meilleure manière d’y remédier et de sécuriser son projet est de systématiquement mener toutes les études nécessaires (marché, technique, juridique…), et de s’entourer des bons partenaires.
Voir également l’article sur les raisons d’échec des startups.